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Photo du rédacteurJulian C.

Le pouvoir du mental

Dernière mise à jour : 30 sept. 2021

- Un voyage dans le temps lorsque j'étais sportif de haut niveau :


- Un triathlon il y a 16 ans de cela, j'en avais donc 15, Nous sommes à LEVENS dans le sud de la France à 1h de Nice dans les montagnes. Je suis dans le peloton de tête dans les premiers, je gère bien mon effort, la course à pieds est passée, mon point faible, j'ai déjà donné beaucoup d'énergie, je tiens tête, plus que la moitié à faire, environ 5 tours de circuit, et ensuite mon point fort : La Natation ! Je suis confiant !

Mais vient un imprévu qui est sur le point de m'amener à un état de stress extrême et une obligation de repousser mes limites !

Le pneu avant crève, sur l'un des nombreux graviers présents sur le bitume de cette route de montagne. Je suis en pleine descente, je sais qu'il faut ralentir, mais je ne fais pas,

Pourquoi ? Je ne sais pas, mon cerveau ne répond pas, je suis pris dans la course, impossible de toucher aux freins, en bas de la descente, un long virage imposant, je me dis que ça va passer, qu'il doit rester de l'air dans la chambre à air de mon pneu, et qu'il va encaisser le virage, j'y arrive, je commence à pencher, je dois être encore bien à 40 Km/h, à peine le pneu avant entre sur l'angle, il décroche la jante à plat sur le sol, je le sens déraper, je ne peux rien faire, mes pieds sont calés sur les pédales, je n'ai pas le temps de les dés-enclencher, je m'écroule contre le sol à 40 kmh et je roule avec mon vélo avant de me faire stopper net par l'immense rocher sur le côté de la route.


Je regarde autour de moi, tous les coureurs me passent devant à fond penchés sur leurs vélos, j'ai une seconde d'hésitation, je suis en sang, tout mon corps saigne et brûle de partout, la peau râpée par le goudron. Et des hématomes déjà présents, sous le coup de l'adrénaline, je me relève et repars d'un élan de désespoir, je roule au ralenti, je sais que je ne vais pas aller bien loin, c'est juste histoire de remonter sur le vélo, de ne pas rester sur le coté vaincu. Je ne veux pas montrer que j'ai perdu, au loin je vois mon père qui court vers moi en criant, il me dit de continuer, il hurle allezzz !!!


Il arrive à ma hauteur et me pousse, j'essaye de lui dire que j'ai crevé mais je n'arrive pas à parler, je suis bloqué, ma gorge est serrée, des larmes coulent, il continue de me pousser, je recommence à pédaler, à quelques mètres, la montée…


Quelque chose de plus grand s'empare de moi, une force surhumaine et un second souffle m'anime, je ne sens plus la douleur, je recommence à pédaler vite, mon père court à côté de moi, je redouble d'effort pour faire avancer ce pneu avant qui est complètement sur la jante maintenant. Une seule question en tête, comment je vais gérer les 3 prochaines descentes et ce virage ?


Je ne me rappelle pas comment j'ai fait, je me rappelle juste que j'ai fini cette course, de la douleur à l'entrée à l'eau le corps en sang, des visages des autres coureurs quand ils me voyaient revenir à leu niveau et les dépasser dans les montées. J'ai récupéré une dizaine de places pendant la natation aussi.


J'ai fini 3e ce jour-là, et un souvenir gravé à jamais dans ma mémoire.


Est-ce que j'aurais fini 3e sans cet accident ? Est-ce que j'aurais eu autant la hargne, est-ce que mon père m'aurait transmis autant d'énergie ? Je ne le sais pas, ce que je sais, c'est que ce que j'ai ressenti après ma chute lors du second souffle est une ressource surpuissante que je n'avais pas avant ma chute.





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